Jean-Paul Marat

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Jean-Paul MARAT

(1743 - 1793)


Né à Boudry, près de Neuchâtel en Suisse, le 24 mai 1743, Jean-Paul Marat est instruit dans un milieu modeste et calviniste. Devenu médecin, il publie plusieurs travaux de physique expérimentale désapprouvés par l’Académie des Sciences de Paris. Motivé par la libéralisation du régime de la presse, disciple de Rousseau, Montesquieu et depuis toujours passionné par la défense des opprimés, Marat devient à partir de 1789 un auteur engagé qui, dans son journal L’Ami du Peuple, diffuse des idées de plus en plus extrémistes au fur et à mesure que la Révolution avance.


Idole des masses parisiennes, il critique violemment les complicités avec les aristocrates, la Constitution et appelle à la mise en place d’une République quels qu’en soient les moyens. Montagnard et conventionnel, il n’hésite pas à prôner le meurtre politique de masse ainsi qu’une révolution radicale venue d’en bas. Il est à l’origine des massacres de septembre 1792 et de l’insurrection du 2 juin 1793 qui provoque la chute des Girondins à Paris et leur refuge en province. Les haines qu’il suscite aboutissent à son assassinat.

À cause de sa maladie de peau, Marat est contraint à des bains curatifs au soufre et ne sort plus depuis le début de l’été. Après avoir quitté Caen pour Paris, Charlotte Corday se rend au domicile de Marat le 13 juillet 1793 au matin. Se voyant refuser l'entrée, elle donne une lettre à l'attention de Marat. Sa deuxième tentative le soir-même sera plus fructueuse. En effet, la portière lui refusant toujours l'entrée, Charlotte insiste et Marat entendant sa requête ordonne qu'elle entre. Quelques instants après, Charlotte le poignarde dans son bain. Elle le tient pour responsable des actes violents commis pendant la Révolution française. Immédiatement arrêtée, elle est interrogée sur place et ne démentira pas son crime. Elle déclare : « J’ai tué un homme pour en sauver cent mille ».

 

Le peintre David, ami de Marat, le visite la veille de son assassinat : il le trouve installé dans sa baignoire écrivant ses dernières pensées pour le peuple sur un billot de bois ; c’est ainsi qu’il décide de le représenter et d’exposer son corps lors de la mise en scène des funérailles qu’il orchestre.

 

 

MARAT DANS LA COLLECTION DE LOUIS MÉDARD


« La Révolution a eu des acteurs plus réellement sanguinaires que lui [Marat], mais aucun n'a exercé une plus funeste influence sur son époque » affirme Louis Médard dans sa préface intitulée Sur Marat. Le bibliophile, à travers la centaine de volumes sur le thème de la Révolution française, s'est fait historien de la période, notamment en rassemblant les oeuvres complètes de Jean-Paul Marat, dans ce qu'il appelait le Recueil Marat. Considéré comme une des pièces maîtresses de sa collection, ce Recueil Marat, composé de 31 volumes, réunit L'Ami du peuple, créé et publié par Marat de 1789 à 1792, avec les vrais journaux, les faux numéros, les placards ainsi que le prospectus du Publiciste parisien. Ainsi, ses écrits politiques sont mis à l'honneur. Médard complète cet ouvrage avec des documents concernant la fin tragique de Marat comme le Discours prononcé à la convention nationale par David en lui offrant le tableau (représentant Marat assassiné).


Des pièces de théâtre de la période font aussi l'objet de l'attention de Louis Médard dès 1822. C'est dans la préface de l'ouvrage intitulé Répertoire du théâtre républicain ou Recueil de pièces de théâtre imprimées avant, pendant et après la République française, que le bibliophile affirme que « Le théâtre ayant été un des moyens employés pour accélérer la révolution, on voit dans ce recueil changer en peu d'années les lois, les opinions, les costumes, les moeurs ; l'histoire morale du peuple s'y trouve parfaitement décrite ». Charlotte Corday, l'auteure de ce geste fatal, est également présente dans la collection de Médard.

 

 

 

Retrouvez, dans la bibliothèque numérique, le recueil factice sur les écrits de Marat rassemblés par Louis Médard :

- Recueil factice Marat (1858-0-O006)