Outre les citations gastronomiques et littéraires, émergent des anecdotes savoureuses, tels les Bourguignons salés ou la réédition de la farce Discours facétieux des hommes qui font saler leurs femmes, à cause qu'elles sont trop douces.
Dans cette pièce de théâtre écrite en 1558 à Rouen, deux hommes, Marceau et Julien, trouvant leurs femmes trop douces demandent conseil au philosophe Macé. Celui-ci propose de les saler et les envoie quérir, puis, les ayant averties du dessein de leurs maris, les renvoie chez elles. Elles s'empressent alors de battre leurs maris qui, bien ennuyés, supplient alors Macé de les dessaler au plus vite. Le philosophe refuse de s'exécuter prétextant qu'il sait saler les femmes et non pas les dessaler !
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Anonyme, Discours facétieux des hommes qui font saller leurs femmes à cause qu'elles sont trop douces [sic], [Paris] : chez J. Pinard (éditeur), 1830. |
Synonyme de la vie, le sel est aussi l'ingrédient clé des alchimistes. Pour eux, il est la substance primordiale à la base de tout ce qui prend forme, le liant qui unit le souffre au mercure. Le sel est le symbole de la sagesse.
S'il permet de conserver les aliments, le sel a aussi une valeur symbolique dans de nombreuses cultures. Chez les Grecs, comme chez les Hébreux ou les Arabes, le sel est le symbole de l'amitié et de l'hospitalité parce qu'il est partagé. Sa saveur indestructible est associée à la parole donnée.
Dans la culture juive, consommer ensemble le pain et le sel signifie sceller une amitié pour toujours ; dans la culture de l’Orient, toute union est célébrée avec du sel. Dans la Bible, l’expression « le sel de l’alliance » parle du sel utilisé sur une offrande pour exprimer l’alliance perpétuelle avec Dieu.
Mais le sel est aussi symbole de stérilité et de malédiction : rien ne pousse sur les terres trop salées comme les déserts.