L'Égypte antique et les collectionneurs

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En 2018, le musée Médard a acquis un livre ayant appartenu à Jean Parlier, associé de Louis Médard dans le commerce de tissus qui partageait avec lui la passion des livres. Il s'agit du premier volume du Recueil d'antiquités égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, rédigé par le comte de Caylus et publié en 1752. Cet ouvrage nous introduit à l'engouement pour les objets égyptiens qui touche les collectionneurs français à partir du XVIIe siècle et vient enrichir leurs cabinets de curiosité.

 

   

 

Archéologue, collectionneur, graveur et homme de lettres, le comte de Caylus (1692-1765) participe au goût antiquaire du XVIIIe siècle surtout après son voyage en Turquie auprès du marquis de Bonac (en 1716), ambassadeur de France à Constantinople. Dès 1729, il constitue une collection dont le Recueil d'antiquités fait office de catalogue avec les données matérielles de chaque objet. Pour lui, l'Égypte incarne un rôle central dans l'évolution artistique des civilisations.

Sa collection égyptienne, aujourd'hui à la Bibliothèque nationale de France, a pu s'étoffer grâce à l'acquisition d'objets rassemblés par Benoît de Maillet (1656-1738), consul de France au Caire.

 

   

 

L'Antiquité expliquée et représentée en figures de Bernard de Montfaucon, publié en 1719, est l'autre ouvrage de référence pour les études antiquaires. C'est le plus grand musée de papier jamais conçu, avec 1335 planches gravées, qui fait l'objet de plusieurs traductions en Angleterre et en Allemagne. Père de la congrégation de Saint-Maur, Montfaucon présente une synthèse des sources et collections connues en complétant les connaissances des textes de l'Antiquité. À l'instar de l'ouvrage du comte de Caylus, son analyse documentée des antiquités égyptiennes contribue à la divulgation scientifique et oriente les auteurs de la Description de l'Égypte.