Photographier l'Égypte au XIXe siècle

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Rendue publique en 1839, l’invention de Louis Daguerre, la photographie, révolutionne le rapport au réel et sa représentation. Quelques mois suffisent pour que celle-ci s’affirme comme une technique documentaire incontournable dans la découverte de pays lointains.

 

 

À ce propos, l’Égypte offre une belle source d’inspiration par ses paysages et ses monuments. Comme pour les arts, le goût pour l’orientalisme touche la photographie, laissant apparaître des expériences très différentes, comme celle de Maxime Du Camp (1822-1894), ami et compagnon de voyage de Gustave Flaubert, ou celle de Francis Frith, photographe anglais (1822-1898) attiré par ces mystérieuses terres orientales (voyages entre 1856 et 1859).

En plus des images souvenirs vendues en grand nombre aux touristes, la photographie s’affirme comme un outil scientifique de grande importance pour les archéologues. De la lecture des hiéroglyphes à la documentation des sites, on voit émerger un bon nombre de reporters dont certains s’installent en terre égyptienne.

C’est le cas d’Antonio Beato (vers 1825-1905), photographe d’origine italienne qui choisit comme résidence Louxor dans le sud du pays (Haute-Égypte). Pendant plus de quarante ans, il va concevoir des milliers de vues de paysages et de monuments appréciées par les voyageurs. À la fin de sa carrière (1895-1905), il répond favorablement à des commandes d’égyptologues.

 

 

Quant à Félix Bonfils (1831-1885), installé à Beyrouth en 1867, il fonde une société familiale à visée commerciale. Dans son énorme catalogue, créé grâce à des reportages personnels et à un réseau de correspondants, on retrouve les images suggestives des sites et monuments égyptiens les plus célèbres.